Seçkin, A. Y. (2023). La division du travail dans l’histoire de la philosophie. Paradigma Akademi. p. 41.
1. Le thème principal du texte
Le thème de l’économie (οίκονομίας) apparaît directement dans la première phrase de ce dialogue.1 Xénophon se met en scène dans le dialogue en tant que narrateur témoin qui le raconte au présent. Il précise le sujet du dialogue comme l’économie domestique par cette phrase en nous laissant suivre la conversation qu’il relate. L’enquête sur l’économie domestique commence par la question de savoir si l’économie est le nom d’un savoir (επιστήμης) ou pas. Puisque Critobule répond à cette question par l’affirmative. Socrate pose une question supplémentaire pour savoir si un travail2 principal est convenable pour l’économie comme pour les autres métiers. La réponse de Critobule est comme suit : « l’homme instruit de l’économie domestique de bien administrer sa maison »3. Alors Socrate continue son interrogation en
1 “Ήκουσα δέ ποτέ αύτοΟ καί περί οίκονομίας τοιάδε διαλεγομένου.”
Xénophon, Économique, texte établi et traduit Pierre Chantraine, Paris : Les Belles Lettres, 1949, I.1, p. 32.
2 « ἔργον »
Ibid., I.2, p. 32.
3 Ibid., p.32.
La note en bas de Chantraine est sur la discussion de traduction comme suivant : « l’homme instruit de l’économie domestique de bien administrer
Seçkin, A. Y. (2023). La division du travail dans l’histoire de la philosophie. Paradigma Akademi. p. 42.
voulant savoir quelle est la faculté d’une personne qui administrer la maison d’un autre et quelle est celle qui consiste à recevoir un salaire pour ce métier, et enfin quelle est celle qui permet la croissance de cette maison. La discussion continue dans la mesure où il s’agit de définir la maison (οίκος) comme une propriété dont la détermination est la richesse et tout ce qui est utile. Par conséquent, pour que quelque chose soit utile et pour qu’elle puisse déterminer la richesse, il faut savoir (έπίστηται) comment l’utiliser. Cette conclusion est traitée méticuleusement par Socrate. Cette conclusion est ensuite longuement nuancée par Socrate : ce savoir ne peut pas avoir une utilité lorsqu’un homme est dirigé par des « maîtresses trompeuses qui se donnent pour des plaisirs » comme « les parties de dés, les fréquentations fâcheuses ».4 Ce n’est pas utile pour la maison qu’un homme soit asservi par la gourmandise, la luxure, la consommation de vin et la dépense beaucoup d’argent pour l’amour de l’honneur. Cette accentuation du savoir devient essentielle dans le dialogue. Bien que Critobule désire accroître sa maison (οίκος) et bien qu’il demande à Socrate les conseils sur ce qu’il faut faire, Socrate déclare qu’il n’a pas d’expérience concernant l’application pratique de l’administration de la maison. L’approche de Socrate est différente de celle de Critobule : Socrate considère la richesse du point de vue de la suffisance, c’est pourquoi il demande si les possessions répondent à des besoins simples ou pas. En revanche, Critobule souhaite être actif dans le domaine politique ; or la qualification économique est une condition nécessaire pour le succès dans ce domaine. Socrate propose d’examiner l’homme le plus savant de la cité en économie pour réaliser l’objectif de Critobule, lequel devient un fort habile homme d’affaires. Quoique Socrate n’ait pas d’expérience en matière d’un homme d’affaires, il observe des hommes qui connaissent le mieux leurs affaires particulières et il lui propose de l’apprendre par eux. Ils sont ceux qui exercent des professions « avec moins de perte de temps, moins de peine, plus de profit. »5 La discussion s’oriente vers les divers travaux qui composent l’économie, à savoir la construction de maisons, l’organisation des biens, la gestion des esclaves, l’agriculture, l’élevage de chevaux et la formation de l’épouse. Socrate introduira
son patrimoine domestique. » La traduction rend mal le rapprochement des mots οικονόμο;, οικο;, etc. ; οίκος désigne la maison, le patrimoine. Nous avons d’abord traduit par patrimoine domestique, puis par maison.
4 Ibid., I.20, p. 36.
5 Ibid., II.18, p. 41.
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plus tard le personnage d’Ischomaque dans le dialogue pour illustrer son absence d’expérience dans l’administration de la maison. Socrate possède une connaissance, mais celle-ci ne relève pas de la pratique. Il s’agit d’une opinion générale sur les domaines de travaux nécessaires pour l’administration de la maison et il essaie de proposer une approche économique appropriée que Critobule pourrait mettre en pratique.
Socrate prend comme un exemple le roi des Perses qui a une approche pratique sur un aspect de l’économie : c’est l’agriculture. Pour Socrate, c’est un bon exemple parce que le roi des Perses parce qu’il inspecte ses terres, rémunère les gouverneurs qui maximisent la production, punit ceux qui les négligent et entretient ses jardins de ses propres mains. Il s’occupe aussi bien d’agriculture que de guerre. Dans cette partie de l’œuvre, l’agriculture ainsi devient le sujet principal. Contrairement aux plaisirs comme la gourmandise, la luxure, etc. qui empêchent l’utilité du savoir, le plaisir de l’agriculture entraîne effectivement des résultats positifs: l’agriculture fournit aux hommes de l’alimentation (pour vivre et pour plaisir) des ornements; des animaux sacrificiels; de l’endurance et de la force du corps par le travail; des chevaux pour la guerre et pour l’agriculture; d’un élan pour défendre le pays, des compétences pour le protéger des dangers et d’un environnement agréable pour toute la famille à la campagne. La terre et sa culture apprennent aux hommes la justice. « Un lopin de terre respecte plus que toute la justice ; il rend bien et justement la semence qu’il a reçue. »6 Elle donne aux hommes les capacités de survie en temps de la guerre, la conduite d’actions militaires conjointes, l’encouragement des hommes au combat et la constance. Socrate détermine l’agriculture comme un art supérieur en citant ce proverbe : « l’agriculture est la mère et la nourrice des autres arts »7 parce que l’agriculture est l’endroit d’où « les hommes tirent leur subsistance »8. De plus, ce travail est considéré comme « le plus facile à apprendre » et « le plus agréable à pratiquer », de plus, il donne au corps « la plus grande beauté et la plus grande vigueur », il laisse à l’esprit la liberté de s’occuper aussi des amis et de la cité. 9 En plus des avantages individuels, l’agriculture est
6 La deuxième note en bas de Chantraine contient « Cf. aussi Pseudo-Aristote, Econ. 1343 a., Cf. Cyropêdie VIII, 3, 38 »
Ibid., p. 53
7 Ibid., V.17, p. 54.
8 Ibid., VI.8, p. 57.
9 Ibid.
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aussi utile pour la cité en formant « les citoyens les meilleurs et les plus dévoués à la communauté. »10
Critobule désire le savoir propre à l’économie pour accroître sa maison et pour financer sa vie politique. Socrate confirme que l’économie est désirable en ce qui concerne la politique, mais il donne pour cela avec les raisons différentes. En raison des attributs favorisés par les activités agricoles, le savoir de l’économie est indispensable pour tout ce qui imagine d’être un homme bien (καλός κάγαθός). Le dialogue entre Critobule et Socrate continue par les arguments sur l’économie comme la meilleure approche à l’agriculture en décrivant ses avantages pour l’individu et la communauté autour de ce principe suivant : « faire ce qui est bien et ne pas faire ce qui est nuisible. » 11
Socrate, pour apprendre bien l’économie par un homme comme il faut (καλός κάγαθός) introduit Ischomaque dans le dialogue. Socrate joue le rôle de son élève, mais il s’agit plutôt d’une adéquation entre les deux sur l’approche de l’économie déjà défendue par Socrate. Une des approches de ce type se trouve dans la partie dont la femme d’Ischomaque reçoit les instructions. « La reine des abeilles » (ή σμήνει ήγεμών μέλιττα) 12 est une expression métaphorique. Ischomaque définit la position de sa femme dans la maison (οίκος) en utilisant ce mot. Ces instructions recouvrent la surveillance des esclaves domestiques, le choix avec soin pour chaque objet, l’emplacement qui convient, la conservation de toutes les choses en un ordre, la nomination et la formation de subordonnés dans la hiérarchie domestique, le développement d’un corps sain par l’exercice, la beauté véritable. Ischomaque détermine la formation d’une femme de sorte qu’elle est encouragée à demander comment elle pourrait contribuer à accroître leur maison (οίκος). La description d’Ischomaque de l’effort économique est non seulement en conformité avec l’approche de Socrate, mais la maison (οίκος) est aussi administrée par le même objectif que le sien. De plus, Ischomaque a la même conscience du mauvais effet du plaisir sur l’économie : pour quelle ne soit pas gourmande, ivrogne, dormeuse et hétaïre, la servante est choisie en raison de sa maîtrise d’elle-même. Quant à l’administration de la maison, l’approche d’Ischomaque est que le mari
10 Ibid.
11 Ibid.
12 Ibid., VII.17, pp. 61-62.
Seçkin, A. Y. (2023). La division du travail dans l’histoire de la philosophie. Paradigma Akademi. p. 45.
et la femme occupent des rôles complémentaires dans celle-ci (οίκος). L’un doit être à l’intérieur et l’autre doit être à l’extérieur parce que « la divinité a donné à chacun le plus de capacités naturelles. »13 Enfin, les deux hommes partagent la même compréhension de la répartition du travail au sein de la maison (οίκος). Dans le processus d’accroissement de la maison, le mari et la femme contribuent pareillement à son succès et à son échec. Dans le commentaire, cette approche se trouve exactement de Socrate à Critobule sur le sujet même de la formation des femmes.14 Ischomaque élargit la discussion vers l’administration des champs et des ouvriers à partir de cette répartition du travail au sein de la maison. Selon lui, leur administration exige une assiduité c’est pourquoi Ischomaque va personnellement aux champs, ce qui lui donne la possibilité d’observer ses ouvriers et d’examiner le travail agricole en cours. Ce n’est pas la seule raison pour aller aux champs très tôt le matin ; il peut y effectuer des exercices, marcher ou courir et effectuer des exercices de cavalerie dans les champs. Ischomaque rassemble ces activités qui sont bonnes pour la santé, la richesse et en même temps la force au sens militaire. Selon lui, Ischomaque constitue un bon exemple pour celui qui sait comment disposer des avantages de l’économie. Socrate considère Ischomaque comme un homme bien (καλός κάγαθός) à cause de ce qu’il accomplit dans les contingences de la vie quotidienne, ce qui signifie beaucoup d’affaires qui attendent ses soins. Il doit trouver les hommes qui doivent être capables, en son absence, d’avoir soin de ses affaires. La formation de ces hommes c’est-à-dire d’un chef de culture (ἐπίτροπος)15 commence par l’enseignement de ce qu’il faut soigner. Pour choisir et entraîner ces hommes, Ischomaque a des manières simples. Il les félicite et les récompense lorsqu’il les voit prendre soin de la maison afin qu’il partage les biens. Il souhaite leur apporter le secours à l’avenir et en leur apprenant à travailler avec diligence. Au contraire, quand s’ils ne prennent pas soin, ils reçoivent le châtiment. Donc, Ischomaque les pique au vif par ses paroles et par ses
13 Ibid., VII.30, p. 64.
14 « C’est l’activité du mari qui fait généralement entrer les biens dans la maison, mais c’est la gestion de la femme qui en règle le plus souvent la dépense. Si tout se fait bien, la maison prospère, si on s’y prend mal, la maison périclite. »
Ibid., III.15, p. 45.
15 Celui à qui la charge de quoi que ce soit est confiée, stewart, syndic, administrateur, intendant, contre-maitre.
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actes. 16 C’est ce même moyen du châtiment et de la récompense dont dispose le roi des Perses pour que les peuples puissent labourer. C’est de cette façon qui gouverne les peuples. De plus, Ischomaque propose à sa femme de diriger les serviteurs de la même manière. Selon Socrate et Ischomaque, le châtiment et la récompense, c’est un modèle valide pour l’ordre à partir des principes du travail domestique vers les lois de la cité. En conséquence, le chef de culture ne touche pas aux biens de son maître et il ne les vole pas, mais de plus, il doit apprendre à commander pour faire cultiver la terre sous sa direction. Par suite, il faut enseigner la justice. C’est ce que Ischomaque essaie de faire en ajoutant la récompense aux lois de Dracon17 et à celles de Solon qui contiennent la punition si quelqu’un désobéit aux lois. Ischomaque admet l’approche du roi des Perses. Il l’apprend par son père et cette approche est aussi le modèle que Socrate propose. Par conséquent, le chef de culture acquiert les qualités comme une connaissance des méthodes nécessaires pour les opérations du terrain ou comme une capacité de commander. Cette fois, Socrate lui-même demande à Ischomaque de lui enseigner non seulement la technique agricole, mais aussi une connaissance d’agriculture comme un art qui est « agréable à pratiquer, honorable, aimé des dieux et des hommes »18 et de plus, il est le plus facile art à apprendre. Cet art est nommé comme « noble » en raison de ces qualités. Une connaissance de la nature de terrain est indispensable pour commencer à apprendre l’art d’agriculture. C’est facile à apprendre et ses principes sont assez clairs : il faut examiner la végétation du terrain, puis il faut examiner des terrains voisins et finalement il faut examiner le sol. Le travail en jachère, les semailles, le sarclage, la moisson, le battage, le vannage, ce sont des étapes de l’agriculture et chaque étape doit être enseignée en détail pour faire comprendre cet art dans sa totalité. Si quelqu’un connaît des semailles, il peut aussi savoir la plantation des arbres fruitiers, de la vigne, du figuier et de l’olivier. Il y a un même principe, mais ils sont
16 Ibid., XII.1, p. 64.
17 La deuxième note en bas de Chantraine est comme suit : « Les lois de Dracon sont le premier code qui ait organisé à Athènes la répression sociale. Elles étaient réputées pour leur sévérité. Nous connaissons surtout ses lois sur l’homicide. Quant à ses lois sur le vol, cf. Plutarque, Vie de Solon 17 : le seul châtiment pour presque tous les délits était la mort, si bien que ceux qui avaient volé des légumes ou des fruits étaient châtiés comme les sacrilèges et les homicides »
Ibid., p. 90.
18 Ibid., XV.4, p.92.
Seçkin, A. Y. (2023). La division du travail dans l’histoire de la philosophie. Paradigma Akademi. p. 47.
différents dans leurs particularités. Selon Ischomaque, l’agriculture est un art si complaisant et si humanitaire que c’est possible d’avoir une connaissance sur elle juste en la regardant et en écoutant sa voix, ce qui fournit les conséquences pratiques et c’est la raison fondamentale de sa facilité. Mais si « l’agriculture est de tous les arts les plus faciles », comment certains réussissent et les autres non pas ? Selon Ischomaque, la science ou l’ignorance ne peut pas être la réponse à cette question de Socrate. L’art de commander est pareil pour l’agriculture, la politique, l’économie et l’art militaire. Ce qui détermine le résultat est qu’un homme exerce bien ses fonctions, de manière à bien travailler et éviter la paresse. Les dirigeants bien informés, qui motivent leurs soldats et leur travailleur, ils ont un énorme succès. Ils sont divins ou ils sont sous protection divine. L’éducation est le point essentiel et nécessaire pour l’accomplissement du travail dans l’agriculture et dans les autres domaines. Mais l’éducation n’est pas assez elle-même, selon Ischomaque, il faut « posséder d’heureuses dispositions naturelles » et il faut « être inspiré des dieux » pour la réussite. 19
Le dialogue s’ouvre par la discussion de la signification de la richesse. Socrate ne l’identifie pas seulement avec les possessions, mais aussi avec l’utilité et le bien-être. Le questionnement de l’économie comme un art d’administrer la maison (οίκος) stipule la technique de la gestion avec succès. Dans le dialogue, un homme bien (καλός κάγαθός) et un bon « économiste » sont traités à partir de l’activité agricole. La forme de cette activité principale est considérée comme un modèle du travail et le succès à la gestion du travail entraîne le succès à l’armée. Aussi l’organisation et l’administration de la maison deviennent-elles un modèle pour la gestion de l’état et l’armée. Le thème principal du texte peut être défini comme le succès dans l’art de la gestion.20
2. Les conditions historiques dans lesquelles le texte a été écrit et la raison particulière pour écrire ce texte
Bien que la date précise où Économique de Xénophon a été écrite ne soit pas certaine, il est possible de déterminer une certaine période
19 Ibid., XXI.11, p.115.
20 Selon Foucault, « …l’art de commander, et c’est ce dernier thème qui revient le plus souvent tout au long du texte. »
Michel Foucault, Histoire de la Sexualité, Tome 2 L’usage des plaisirs, Paris : Éditions Gallimard, 1984, p. 169.
Seçkin, A. Y. (2023). La division du travail dans l’histoire de la philosophie. Paradigma Akademi. p. 48.
par quelques approches. L’une de ces approches consiste à commenter à partir des événements spécifiques qui se trouvent implicitement ou explicitement dans le texte. L’autre est une analyse du contenu autour des personnages. Elle peut être une guide pour découvrir la date précise. Une autre analyse qui se focalise sur la forme et le schéma du texte essaie de faire une comparaison entre les textes dans la même période.21 En cette époque, la Grèce continentale évolue rapidement sa politique fondamentale dépendant du conflit entre Athènes et Sparte. Les multiples forces régionales commencent à prendre leurs puissances, cette politique commence à changer, les guerres deviennent plus violentes, les mercenaires, les troupes légères et les cavaleries et de même les techniques militaires gagnent du terrain sur la Grèce continentale où l’inégalité économique augmente extrêmement. La guerre du Péloponnèse finit par la défaite d’Athènes. La bataille d’Aigos Potamos qui est le dernier engagement de la guerre confronte les Athéniens à la faim parce que l’importation du grain devient impossible pour Athènes quand Sparte conquiert l’Hellespont. Les Spartiates ont la victoire décisive contre les Athéniens affamés et les murs de la cité sont démolis par eux en 404 av. J.-C. Xénophon qui est soldat dans la force de défense d’Athènes pendant cette guerre est témoin de la perte de puissance d’Athènes et de la guerre civile dans la première partie de sa vie. Environ en 401 av. J.-C., Xénophon devient mercenaire en rejoignant l’armée de Perse pour protéger le territoire d’un petit satrape. Xénophon combat comme mercenaire dans l’armée de général spartiate nommé Agésilas II contre une force combinée athénienne et thébaine dans la Bataille de Coronée (un engagement dans la guerre de Corinthe). En conséquence, les Athéniens le condamnent à l’exilé par l’accusation de la trahison. Xénophon se marie avec Philésia après la Bataille de Coronée (394 av. J.-C.) et devient le propriétaire d’un domaine dans Scillonte que les Lacédémoniens lui donnent parce qu’il se bat contre les Athéniens avec succès. Si nous établissons un parallèle entre l’auteur et le contenu de son œuvre, il faut donner comme date précise à l’écriture de cette œuvre ou cette période ou celle qui vient après la période 390-371 où Xénophon habite à Scillonte. L’indice plus précis est que Xénophon se réfère à la mort de Cyrus le Jeune dans
21 Selon l’analyse schématique de Delebecque, l’Économique se divise en deux parties écrites séparément. Une partie est à Scillonte vers 381 av. J.-C. et l’autre partie est à Athènes vers 362.
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le texte.22 Ce qui nous permet de dater l’œuvre après 401 av. J.-C. Le contenu de l’ouvrage est approprié à la vie de Xénophon. Les sujets fondamentaux du dialogue sont d’une part la position de la femme d’Ischomaque dans l’administration de la maison (οίκος) et d’autre part la gestion de l’activité agricole comme un propriétaire.
Xénophon ne mentionne pas de raison particulière dans ce texte pour donner des explications justifiantes pourquoi il l’a écrit. Mais nous pouvons en déduire certaines. Il est vrai que nous ne pouvons pas être sûre la date précise, mais nous pouvons affirmer que la période beaucoup plus précise que la date définitive. Soit il écrit rétrospectivement soit l’œuvre est complètement fictive. L’ombre de la vie de Xénophon peut être vue explicitement dans le texte. À cette époque, le problème principal de la Grèce continentale est la crise de la puissance. La structure bipolaire de la puissance en Grèce c’est-à-dire le conflit entre Athènes et Sparte commence à être résolu. Par conséquent, la discussion sur les modèles de gestion n’est pas étonnante pour le monde grec. Xénophon a de bonnes raisons d’être reconnaissant à Sparte et peut-être essaie-t-il de penser le meilleur modèle de gestion pour eux. Soit une question de choix d’autorité pour les spartiates soit une question générale sur l’administration, Xénophon propose un modèle de gestion par cette œuvre. La gestion d’un domaine agricole en temps de paix, c’est la question Xénophon pose à plusieurs reprises. La réussite d’une agriculture à grande échelle implique une forme de gestion analogue à l’état et l’armée. Il semble qu’il n’y a qu’une différence de mesure et non d’essence entre l’administration de la maison (οίκος) et la cité. Cela n’est vrai qu’à un certain point, il y a toujours la domination des règles sur les hommes dans les deux cas. La différence essentielle est qu’il n’y a pas de loi au sein du ménage, mais il est possible de parler des commandes, mais pas de lois. La ligne est décrite d’un homme bien à un homme royal par l’analogie des formes du travail. Donc, une question technique, à savoir l’art de la gestion, devient une question politique.
3. Le rapport entre le thème de texte et le travail et la signification en grec ancien du mot « travail ».
L’objet principal de l’art de la gestion est le travail. À partir de l’activité agricole, un homme bien (καλός κάγαθός) c’est-à-dire un bon « économiste » est défini par le succès à la gestion du travail dans
22 Xénophon, Économique…, IV.18-19, pp. 49-50.
Seçkin, A. Y. (2023). La division du travail dans l’histoire de la philosophie. Paradigma Akademi. p. 50.
le dialogue. La ligne d’un homme bien à un homme royal est décrite par le même modèle du travail. L’expérience de l’application pratique de l’administration de la maison (οίκος) se trouve dans la base de l’économie (οίκονομίας) par ce principe suivant : faire ce qui est bien et ne pas faire ce qui est nuisible. Ischomaque nommé comme un homme bien (καλός κάγαθός) explique les raisons de cette appellation à partir du travail au sein de sa maison. Donc, le rapport entre le thème du texte et le travail est explicite : la répartition du travail au sein de la maison (οίκος) d’Ischomaque c’est-à-dire que la distribution de ses tâches et des tâches de sa femme est une des toutes premières pierres angulaires de modèle du travail. C’est la base pour l’ordre qui peut être élargi du travail domestique jusqu’aux lois de la cité.
La question du concept du « travail » ou du travail comme un concept en Grèce ancienne est ouverte à la discussion : le concept du « travail » est bien étranger aux Grecs ou c’est tout les contraires. L’hypothèse qui consiste à ne pas appliquer au monde grec le travail tel qu’il est compris aujourd’hui nous semble assez valide pour notre départ et nous ne discutons pas fondamentalement la question suivante : Qu’est-ce que le travail pour les Grecs ? Jusqu’à ce moment-là, nous étions en train de visiter la maison de Xénophon et le grec ancien qui était parlé dans la maison de Xénophon. Par conséquent, pour trouver le sens du « travail » dans le texte, nous sommes en train de traiter de la signification en grec ancien du mot « travail ».
Notre méthode n’est pas la réduction du texte au mot, mais pour expliquer cette analyse des mots, quand il s’agit des textes en grec ancien. Il faut mettre l’accent sur le sens qui n’est pas auparavant établi. Nous ne cherchons pas une traduction adéquate rétrospectivement pour le mot « travail ». Pour contraire, nous cherchons ce que le mot (par exemple ἔργον) veut dire. Un mot hors de contexte n’est qu’un signe, il est neutre et flexible. Alors, pour dire que le mot πόνος signifie le travail, il faut l’évaluer dans un contexte. Donc, il faut impliquer le contenu dans la recherche. Quant au grec ancien, le contexte se forme précédemment aux études préliminaires aussi bien linguistique que philologique. Notre effort pour préciser le sens des mots du grec ancien équivalents du concept « travail » ne met en aucun cas doute sur les traductions et les définitions actuelles. Au contraire, notre effort est pour comprendre ce qui est vraiment grec. Loin d’en douter, nous
Seçkin, A. Y. (2023). La division du travail dans l’histoire de la philosophie. Paradigma Akademi. p. 51.
nous referons aux dictionnaires de Bailly23 et de Chantraine.24 Une étude sur le « travail » a besoin d’une limitation parce que ce sujet est trop ouvert à l’extension de sens. Pendant que nous cherchons ce qui est l’équivalent du travail en grec ancien, la portée de cette recherche s’élargit durablement. Par conséquent, cette limitation devient une nécessité dont l’arbitraire est interne. Pour déterminer notre étude, nous classifions les mots qui peuvent être équivalents de « travail ». Cette classification des mots qui se trouvent disséminés comme une multiplicité dans notre domaine de recherche est elle-même un point de départ de ce qui est arbitraire. Les équivalents possibles du « travail » au sens général en grec ancien sont énumérés comme les exemples suivants : πόνος, ἔργον (ἐργασία). Ils sont plus au moins chargés par le sens général de « travail ». Il y a d’autres mots parmi lesquels se trouvent : κάματος, ἄσκησις, μόχθος (μόγος), κόπος, αγγαρεία, δουλειά, πραγματειώδη25. Ils sont proches du sens général du « travail ». Nous pouvons quelquefois les interpréter comme son équivalent de travail à cause de leurs significations secondaires, tertiaires, etc. Il y a aussi des mots soulignant un aspect particulier du « travail » : βαναυσία, τέχνη, δημιουργία. Ces mots sont utilisés pour différencier le contenu de travail. Les Grecs s’expriment le travail salarié par ces mots suivants. θητεία, μισθαρνία. L’objet d’intérêt ou le lieu de travail est la raison pour nommer les professions diverses. Les mots γεωργία, θαλασσουργία, ἱστοριογραφία sont de bons exemples qui les possibles de multiplier ces exemples. Les autres exemples pour des mots qui décrivent le « travail » par un appareil sont ceux-ci : χειρουργία, πελέκησις. Les mots proches au sens du « travailler » comme « faire, s’exercer, s’occuper » dont les formes nominales sont quelquefois utilisées au lieu de « travail », sont : ῥέζειν, πραττειν, ποιειν, πρᾶγμα Avant d’entrer chez Xénophon par la porte de l’Economique, il faut indiquer que κόπος, αγγαρεία, δουλειά,
23 M. A. Bailly, Dictionnaire Grec-Français, rédigé avec le concours de M. E. Egger, Nouvelle édition revue et corrigée, dite Bailly 2020 – Hugo Chavez, Version du 18 juillet 2020 établie sous la direction de Gérard Gréco ingénieur, avec le concours spécial de André Charbonnet (Chaeréphon), Mark de Wilde et Bernard Maréchal, Gérard Gréco, 2020.
24 Pierre Chantraine, Dictionnaire étymologique de la langue grecque, Histoire des mots, Ouvrage publié avec le concours du Centre National de Recherche Scientifique, Paris: Éditions Klincksieck, 1968
25 Ce mot est inventé probablement par Platon.
Plato, Parmenides, Perseus Digital Library, 137b,
http://data.perseus.org/citations/urn:cts:greekLit:tlg0059.tlg009.perseus-grc1:137b
Seçkin, A. Y. (2023). La division du travail dans l’histoire de la philosophie. Paradigma Akademi. p. 52.
πραγματειώδη, βαναυσία, δημιουργία, θητεία, μισθαρνία, ῥέζειν ce sont les mots auxquels Xénophon ne donne pas lieu dans l’Economique. Les définitions du travail par rapport aux appareils et les noms aux professions ont très spécifiques pour le domaine de recherche lié à notre sujet. S’il n’y a pas de relation immédiate, nous ne cherchons pas particulièrement ce type des mots dans le texte. Il faut rappeler que nous ne discutons pas la question de travail chez les Grecs, nous cherchons le sens du « travail » dans le texte de Xénophon. En conséquence, la liste des mots que nous examinons est comme suit : πόνος, ἔργον (ἐργασία), ce sont sous le premier genre qui est le sens général de « travail », κάματος, ἄσκησις, μόχθος (μόγος), ce sont les mots qui sont proches sémantiquement des mots de premier genre. τέχνη, il est un exemple parmi les mots qui signifient un aspect particulier du travail. πράξις, πρᾶγμα, ποίησις,26 ces trois noms et ses formes verbales sont fréquemment utilisés dans les textes en grec ancien aussi bien que le texte de Xénophon.
Πόνος est un nom de même famille que πένομαι (verbe) selon le Dictionnaire étymologique de la langue grecque de P. Chantraine. L’entrée πένομαι contient la traduction de Πόνος comme « dur effort, peine, travail, lutte, souffrance physique » 27 et ce mot est traduit comme « peine, fatigue, travail fatigant », « ce qui est produit par le travail », « souffrance (physique et morale) » dans le Dictionnaire Grec-Français de M.A. Bailly28. Xénophon utilise deux fois le nom Πόνος dans l’Économique. L’un est πόνῳ (datif, singulier) et l’autre est πόνον qui est l’accusatif singulier. Le mot πόνῳ se trouve premièrement dans cette phrase suivante : « quel exercice te donnes-tu pour être en bon état et fort »29. Socrate pose les questions à Ischomaque sur ses principes, c’est juste avant que Ischomaque raconte sa journée. P. Chantraine choisit le
26 Heidegger examine ces trois mots ensemble comme suit : « Dans le champ de l’étant, on peut distinguer πράγμα et πραξις. Le premier, ce sont les choses auxquelles nous avons affaire, les choses dont il s’agit à chaque fois. La seconde, ce sont l’agir et le faire au sens le plus vaste, qui comprend aussi la ποίησις. »
Martin Heidegger, Introduction à la métaphysique, traduit de l’allemand et présenté par Gilbert Kahn, Classiques de la philosophie, Paris : Gallimard, 1967, p. 68.
27 P. Chantraine, Dictionnaire étymologique de la langue grecque…, p. 881.
28 M.A. Bailly, Dictionnaire Grec-Français…, p. 1910.
29 ὁποίῳ δὲ πόνῳ χρῇ πρὸς τὴν εὐεξίαν καὶ ῥώμην
Xénophon, Économique…, XI.13, p.81.
Seçkin, A. Y. (2023). La division du travail dans l’histoire de la philosophie. Paradigma Akademi. p. 53.
mot « exercice » comme l’équivalent de πόνῳ pour la traduction dans ce contexte. Le deuxième exemple (πόνον) se trouve dans la phrase suivante : « afin de ne pas donner aux batteurs et aux vanneurs une peine supplémentaire dont ils n’ont nullement besoin. »30 Ischomaque et Socrates parlent des techniques de la moisson. P. Chantraine utilise cette fois « peine » pour la traduction de πόνον. 31 Le verbe πένεσθαι, qui est de même famille que Πόνοs, se situe uniquement une fois dans cette phrase de Socrates : « mais c’est toi, Critobule, qui me parais tout à fait pauvre, il m’arrive même, par Zeus, de te prendre vraiment en pitié. » Chantraine la traduit en tant que « pauvre » parce que selon lui, le vocalisme « e » des mots dans cette famille exprime « indigence, pauvreté » et le vocalisme « o » des termes signifie « travail, effort, peine, souffrance. »32 Chantraine garde la cohérence en traduction pour les formes du verbe πονεῖν et il utilise « peiner, peine ». 33
Κάματος34 est le nom d’action qui est défini comme « effort, travail », « souffrance, maladie» et «produit du travail » par Chantraine avec cette note : « le système nominal est peu usuel en prose classique. »35 En revanche, la forme verbale κάμνειν est utilisée plus souvent. De
30 ἵνα μήτε οἱ ἁλοῶντες μοχθῶσι περιττὸν πόνον μήτε οἱ λικμῶντες ὧν οὐδὲν προσδέονται.
Ibid., XVIII.2, p. 101.
31 σὺ μέντοι, ὦ Κριτόβουλε, πάνυ μοι δοκεῖς πένεσθαι, καὶ ναὶ μὰ Δί᾽ ἔστιν ὅτε καὶ πάνυ οἰκτίρω σε ἐγώ.
Ibid., II.2, p. 38.
32 P. Chantraine, Dictionnaire étymologique de la langue grecque…, p. 881.
33 …sans peine (μήτε πονοῦντας) (VI.7, p. 56.)
parce qu’on croit leur peine inutile (ὅτι μάτην πονεῖν δοκοῦσι) (VII.40, p. 66.)
sans beaucoup de peine.(οὔτε τι πολλὰ πονήσαντας) (VIII.21, p. 71.)
ni à se donner de la peine (μήτε πονεῖν) (XII.12, p. 89.)
toute la peine (πολλὰ πονοῦντας) (XIV.10, p. 91.)
à se donner du mal (καὶ πονεῖν) (XV.3, p. 92.)
faire peiner de bon coeur (ἐπὶ τὸ ἐθελοντὰς πονεῖν) (XXI.3, p. 113.)
ni à se donner de ta peine (οὔτε πονεῖν) (XXI.4, p. 113.)
quand il faut se donner de la peine, se donnent de la peine de bon cœur. (πονεῖν ὅταν δεήσῃ, οὐκ ἀθύμως πονοῦντας.) (XXI.6, p. 114.)
Xénophon, Économique…, pp. 56-114.
34 « I travail pénible, effort, II 1 peine, fatigue., 2 souffrance, épuisement, maladie., 3 fruit du travail. »
M.A. Bailly, Dictionnaire Grec-Français…, p. 1237
35 P. Chantraine, Dictionnaire étymologique de la langue grecque…, p. 490.
Seçkin, A. Y. (2023). La division du travail dans l’histoire de la philosophie. Paradigma Akademi. p. 54.
plus, aujourd’hui il y a plusieurs expressions avec le verbe κάμνειν en Grec moderne. Ce texte de Xénophon est en harmonie avec cela. Il n’utilise pas la forme nominale dans ce texte qui contient les formes verbales. Selon Chantraine, le sens du même verbe intransitif est proche de « souffrir, être malade » et quand il est transitif, il signifie plutôt « travailler à, fabriquer ». En conséquence, il traduit toutes les formes du verbe comme « malade » dans ce texte de Xénophon. 36
ἄσκησις37 est un nom dérivé du verbe ἀσκεῖν et il est traduit par « exercice du corps » (il est la source du mot français « ascèse » et « exercice ») par Chantraine et l’équivalent du verbe ἀσκεῖν est précisé comme« façonner, travailler à » dans le même dictionnaire.38 Le texte de Xénophon contient ces trois formes suivantes: ἀσκοῦντι, ἀσκοῦντα, ἀσκεῖς. Chantraine choisit le verbe « s’entraîner » et le nom « exercice » pour cette famille du mot. ἀσκοῦντι, ἀσκοῦντα et ἀσκεῖς sont apparu dans ce texte.39
36 « Lorsqu’un serviteur est malade » (ὃς ἂν κάμνῃ τῶν οἰκετῶν) (VII.37, p. 65.)
« qui aurait soin d’un malade en le visitant matin et soir, mais qui ignorerait le traitement qu’il faut lui appliquer? » (ἐπιμελοῖτο μὲν κάμνοντός τινος πρῴ τε ἰὼν καὶ ὀψέ, ὅ τι δὲ συμφέρον τῷ κάμνοντι ποιεῖν εἴη, τοῦτο μὴ εἰδείη) (XII.2, p. 88.)
« visiterait les malades sans rien savoir de ce qui fait du bien à ses malades. »(ἐπισκοποῦντι τοὺς κάμνοντας, εἰδότι δὲ οὐδὲν ὅ τι συμφέρει τοῖς κάμνουσιν) (XV.2, p. 93.)
Xénophon, Économique…, pp. 65-93.
37 M.A. Bailly, Dictionnaire Grec-Français…, pp. 410-411.
38 P. Chantraine, Dictionnaire étymologique de la langue grecque…, p. 124.
39 « s’il s’entraîne aux travaux de la guerre il s’en tire plus honorablement, enfin s’il surveille sa maison comme il faut et sans se relâcher, il est bien naturel qu’il l’accroisse. »
« Je te suis jusqu’ici, dis-je, Ischomaque, quand tu dis que lorsqu’on prend de l’exercice après les repas, lorsqu’on veille à ses affaires, lorsqu’on s’entraîne, on a plus de chance de réussir dans la vie, mais quel exercice te donnes-tu pour être en bon état et fort, comment t’entraînes-tu aux tra-vaux de la guerre, comment veilles-tu à faire des économies suffisantes pour porter aide à tes amis et accroître les ressources de la cité, voilà ce que je voudrais bien apprendre de toi. »
ἀσκοῦντι δὲ τὰ τοῦ πολέμου κάλλιον σῴζεσθαι, ὀρθῶς δὲ ἐπιμελομένῳ καὶ μὴ καταμαλακιζομένῳ μᾶλλον εἰκὸς τὸν οἶκον αὔξεσθαι.” “ἀλλὰ μέχρι μὲν τούτου ἕπομαι, ἔφην ἐγώ, ὦ Ἰσχόμαχε, ὅτι ἐκπονοῦντα φῂς καὶ ἐπιμελόμενον καὶ ἀσκοῦντα ἄνθρωπον μᾶλλον τυγχάνειν τῶν ἀγαθῶν, ὁποίῳ δὲ πόνῳ χρῇ πρὸς τὴν εὐεξίαν καὶ ῥώμην καὶ ὅπως ἀσκεῖς τὰ τοῦ
Seçkin, A. Y. (2023). La division du travail dans l’histoire de la philosophie. Paradigma Akademi. p. 55.
μόχθος (μόγος)40 est le nom qui signifie « peine, effort, difficulté » selon Chantraine et on ne troupe pas souvent dans les textes en grec ancien. Xénophon l’utilise une seule fois sous la forme verbale μοχθῶσι dans la même phrase avec πόνον qui est comme suit : « afin de ne pas donner aux batteurs et aux vanneurs une peine supplémentaire dont ils n’ont nullement besoin. »41
La liste des équivalents de πρᾶγμα est brièvement comme suit : « affaire, action de faire, action d’entreprendre, ce qui est fait, ce qui existe, événement, chose » selon Bailly.42 πρᾶγμα a tout seul un sens assez vaste et la traduction du grec ancien aux autres langues ne crée qu’un nouveau problème par rapport à son contenu assez transparent et transmuable. Chantraine a raison de ne pas garder la cohérence en traduction de ce mot dans l’Économique. 43
πολέμου καὶ ὅπως ἐπιμελεῖ τοῦ περιουσίαν ποιεῖν ὡς καὶ φίλους ἐπωφελεῖν καὶ πόλιν ἐπισχύειν, ταῦτα ἂν ἡδέως, ἔφην ἐγώ, πυθοίμην.
Xénophon, Économique…, XI.12-13, p. 81.
40 « 1 peine, travail, fatigue, 2 souffrance, 3 produit d’un travail, œuvre d’art »
M.A. Bailly, Dictionnaire Grec-Français…, p. 1564.
41 ἵνα μήτε οἱ ἁλοῶντες μοχθῶσι περιττὸν πόνον μήτε οἱ λικμῶντες ὧν οὐδὲν προσδέονται.
Xénophon, Économique…, XVIII.18, p. 101.
42 M.A. Bailly, Dictionnaire Grec-Français…, p. 1922.
43 …que tu ne penses qu’à des histoires de jeunes gens (παιδικοῖς δὲ πράγμασι προσέχοντα τὸν νοῦν) ( II.7, p. 39.)
…de m’échapper et ne pas m’aider à faire face plus aisément aux obligations qui m’incombent. (ἀποφεύγειν μοι πειρᾷ μηδέν με συνωφελῆσαι εἰς τὸ ῥᾷον ὑποφέρειν τὰ ἐμοὶ ἀναγκαῖα πράγματα.) (II.14, p. 40.)
En outre, je lui enseignais, dit-il, qu’elle aurait tort de se fâcher de ce que je lui donne, pour gérer notre fortune, plus à faire qu’à nos serviteurs : (πρὸς δὲ τούτοις ἐδίδασκον αὐτήν, ἔφη, ὡς οὐκ ἂν ἄχθοιτο δικαίως, εἰ πλείω αὐτῇ πράγματα προστάττω ἢ τοῖς οἰκέταις περὶ τὰ κτήματα) (IX.16, p. 75.)
Tu as donc le souci, Ischomaque, d’être riche, et avec tant de biens, d’avoir aussi tant d’ennuis à les gérer ? (μέλει γὰρ δή σοι, ὦ Ἰσχόμαχε, ὅπως πλουτῇς καὶ πολλὰ χρήματα ἔχων πολλὰ ἔχῃς πράγματα τούτων ἐπιμελόμενος;) (XI.9, p. 80.)
Mais non, dis-je, il n’y a pas là matière à rire, Ischomaque. (οὐ μὲν δὴ ἄξιόν γ᾽, ἔφην ἐγώ, τὸ πρᾶγμα καταγέλωτος) (XIII.5, p. 88.)
…lorsqu’ils se montrent indociles ils ont des désagréments jusqu’à ce qu’ils se plient à la volonté du dresseur.: (ὅταν δὲ ἀπειθῶσι πράγματα ἔχειν, ἔστ᾽ ἂν ὑπηρετήσωσι κατὰ γνώμην τῷ πωλοδάμνῃ: ) (XIII.7, p. 89.)
…Oui, par Zeus, Socrate, dit-il ; et tu es toi-même de mon avis, puisqu’à t’entendre, tu as pour principe de toujours donner moins à faire aux moins
Seçkin, A. Y. (2023). La division du travail dans l’histoire de la philosophie. Paradigma Akademi. p. 56.
Le mot πράξις est un autre mot qui signifie brièvement « action, exécution, entreprise, conduite d’une affaire, manière d’agir ou manière d’être, résultat d’une action ».44 Xénophon l’utilise plusieurs fois dans ce texte.45 Ces deux mots πρᾶγμα et πράξις se situent dans la même famille, toutes les deux dérivent du verbe πραττειν (traverser, parcourir; achever, exécuter, accomplir, faire; agir, travailler, s’occuper de, négocier; réaliser, mener à bien; aire acquitter, faire payer)46 Le mot ποίησις (création, fabrication, confection, action de composer des œuvres poétiques, œuvre poétique, poème, poésie)47 est dérivé du verbe ποιεῖν (fabriquer, exécuter, confectionner, créer, produire, agir, être efficace, composer un poème, faire pour soi, fabriquer dans son intérêt, selon
forts. (ναὶ μὰ Δί᾽, ἔφη, ὦ Σώκρατες, καὶ σύ γε συνομολογεῖς, λέγων ὅτι νομίζεις τοῖς ἀσθενεστέροις πᾶσι μείω προστάττειν πράγματα.) (XVII.11, p. 99.)
Xénophon, Économique…, pp. 39-99.
44 M.A. Bailly, Dictionnaire Grec-Français…, p. 1924.
45 C’est l’activité du mari qui fait généralement entrer les biens dans la maison
ἔρχεται μὲν γὰρ εἰς τὴν οἰκίαν διὰ τῶν τοῦ ἀνδρὸς πράξεων τὰ κτήματα ὡς ἐπὶ τὸ πολύ, (III.15, p. 45.)
Aux champs comme à la ville c’est toujours à un moment qu’on ne peut remettre que s’accomplissent les opérations les plus imposantes.
καὶ γὰρ ἐν τῷ χώρῳ καὶ ἐν τῷ ἄστει ἀεὶ ἐν ὥρᾳ αἱ ἐπικαιριώταται πράξεις εἰσίν. (V.4, p. 51.)
Tu vois, j’imagine que ceux qui font la guerre, avant toute entreprise militaire, se concilient les dieux et les consultent au moyen de sacrifices et des présages des oiseaux, sur ce qu’il faut faire ou non. Quand on entreprend des travaux agricoles, penses-tu qu’il soit moins nécessaire de se concilier les dieux ?
καὶ τοὺς μὲν ἐν τῷ πολέμῳ ὁρᾷς, οἶμαι, πρὸ τῶν πολεμικῶν πράξεων ἐξαρεσκομένους τοὺς θεοὺς καὶ ἐπερωτῶντας θυσίαις καὶ οἰωνοῖς ὅ τι τε χρὴ ποιεῖν καὶ ὅ τι μή: περὶ δὲ τῶν γεωργικῶν πράξεων ἧττον οἴει δεῖν τοὺς θεοὺς ἱλάσκεσθαι; (V, 19-20, p. 55)
Tous les objets que nous n’utilisons que pour les fêles, les réceptions ou les occasions exceptionnelles, nous les avons remis à l’intendante ;
ὅσοις δ᾽ εἰς ἑορτὰς ἢ ξενοδοκίας χρώμεθα ἢ εἰς τὰς διὰ χρόνου πράξεις (IX.10, p. 74.)
en ce qui concerne cette aptitude à commander commune pour tous les genres d’activité, agriculture, politique, économie domestique
τὸ πάσαις κοινὸν ταῖς πράξεσι καὶ γεωργικῇ καὶ πολιτικῇ καὶ οἰκονομικῇ καὶ πολεμικῇ τὸ ἀρχικὸν εἶναι, (XXI.2, p. 113.)
Xénophon, Économique…, pp. 45-113.
46 M.A. Bailly, Dictionnaire Grec-Français…, p. 1925.
47 Ibid., p. 1884.
Seçkin, A. Y. (2023). La division du travail dans l’histoire de la philosophie. Paradigma Akademi. p. 57.
son goût, par soi-même)48 Le mot ἔργον signifie ces suivants: « action, occupation, travail, manœuvre, intrigue, affaire dont on se charge, affaire dont il faut se charger, besoin, nécessité, travail accompli, chose, affaire »49. Le mot ἐργασία trouve son origine dans le mot ἐργάζομαι et il signifie ces suivants : « travail, force active, action de façonner par son travail, action de produire par son travail, pratique »50 Et, enfin, le verbe ἐργάζομαι dérivé du mot ἔργον et il signifie ces suivants : « travailler, façonner par son travail, produire par son travail, produire, accomplir, faire, être travaillé »51.
Ainsi, en visitant la maison de Xénophon, nous avons dit bonjour au grec ancien. Pourtant nous menons cette étude linguistique52 à terme pour l’instant afin d’établir le sens du « travail » dans le texte en nous focalisant sur le contexte. L’équivalent de travail en grec ancien que nous cherchons est le mot ἔργον à l’égard de notre sujet. Il faut indiquer que ce n’est pas possible de concevoir le mot hors de son contexte. Autrement dit, c’est possible de saisir le sens avec les mots différents c’est-à-dire que le sens est complètement conventionnel. ἔργον est le mot probablement plus convenable parmi les autres dans ce dialogue socratique. Prenons-le voir sur deux exemples importants dans ce texte par rapport à notre sujet. L’une est la première question posée par Socrates laquelle oriente ce dialogue vers la détermination des travaux qui composent l’économie. Cette question est donc la suivante : « seras-tu que je te montre là un exemple des matières dont se compose l’économie domestique ? »53 Nous pouvons clarifier que l’économie domestique contient ces travaux suivants : la construction de maisons, l’organisation des biens, la gestion des esclaves, l’agriculture,
48 Ibid., pp. 1882-1883.
49 Ibid., p. 990.
50 Ibid., p. 988.
51 Ibid.
52 Dans le texte d’Économie de Xénophon, nous avons extrait tous les mots et toutes leurs formes que nous venons d’évoquer. Le mot πραττειν est utilisé à 21 instances, le mot ἔργον est utilisé à 43 instances, le mot ἐργασία est utilisé à 5 instances, le mot ἐργάζομαι est utilisé à 15 instances et le mot ποιεῖν est utilisé à 78 instances. Nous avons examiné ces usages et leurs contextes ; comme il est un peu trop long, nous avons décidé de ne pas l’inclure dans le cadre cette étude.
53 ἦ δόξω ἕν τί σοι τοῦτο τῶν οἰκονομικῶν ἔργων ἐπιδεικνύναι;
Xénophon, Économique…, III, 1, p. 42.
Seçkin, A. Y. (2023). La division du travail dans l’histoire de la philosophie. Paradigma Akademi. p. 58.
l’élevage de chevaux et la formation d’une épouse. La réponse dans le dialogue contient explicitement ce dont il faut comprendre du travail. Le contexte est évident. Si nous l’interprétons un peu, nous pouvons ajouter l’administration de la maison (οίκος) ou de l’armée à cette liste. L’autre est que nous entraînons à considérer cela comme un exemple de la division du travail. Elle se trouve dans le discours d’Ischomaque comme suit : « Comme les travaux de la maison aussi bien que ceux du dehors exigent à la fois du labeur et du soin, la divinité, il me semble (dit-il) a adapté dès le principe la nature de la femme aux travaux et aux soins de l’intérieur, celle de l’homme à ceux du dehors. » 54
4. La division du travail dans l’Economie de Xénophon
L’équivalent du terme de division du travail est καταμερισμός της εργασίας en grec moderne. Bien qu’il existe des équivalents du mot « division » en grec ancien (ils sont μερισμός, διαίρεσις, χωρισμός, διανομή, σχίσις),55 c’est impossible de trouver l’expression la division du travail comme un ensemble. Cette notion est nommée premièrement vers dix-septième siècle. Le remplissement décidément bien des exigences d’un véritable concept n’invalide pas une recherche à retracer la préhistoire de lui. Au contraire, il faut effectuer une recherche sur ses racines possibles pour bien différencier la notion et ses traces précédentes. Ce n’est pas nécessaire d’y indiquer la ridiculité de l’application de
54 ἐπεὶ δ᾽ ἀμφότερα ταῦτα καὶ ἔργων καὶ ἐπιμελείας δεῖται τά τε ἔνδον καὶ τὰ ἔξω, καὶ τὴν φύσιν, φάναι, εὐθὺς παρεσκεύασεν ὁ θεός, ὡς ἐμοὶ δοκεῖ, τὴν μὲν τῆς γυναικὸς ἐπὶ τὰ ἔνδον ἔργα καὶ ἐπιμελήματα, <τὴν δὲ τοῦ ἀνδρὸς ἐπὶ τὰ ἔξω>.
Ibid., VII, 22, pp. 62-63.
55 Il y a quelques autres équivalents de ce concept au lieu de « division » comme « classification, répartition, séparation », etc. pour décrire la même notion. Cette proposition peut être traitée comme une « division» ou il y a certaines différences entre eux et il ne décrit pas cette même notion. Il n’y a ni « division » ni les autres propositions possibles en lien avec le travail dans ce texte. Un seul exemple est le mot «χωρισμός» utilisé dans une expression qui n’est que formellement similaire à la division du travail dans le texte. Xenophon l’utilise quand il parle de l’ordre des objets, pas de travail :
« Quand nous avons réparti les objets en diverses catégories nous les avons distribués dans les emplacements qui convenaient à chacun. »
ἐπεὶ δὲ ἐχωρίσαμεν πάντα κατὰ φυλὰς τὰ ἔπιπλα, εἰς τὰς χώρας τὰς προσηκούσας ἕκαστα διηνέγκαμεν.
Ibid., IX.8, p. 73.
Seçkin, A. Y. (2023). La division du travail dans l’histoire de la philosophie. Paradigma Akademi. p. 59.
division du travail au monde grec ancien tel qu’il est aujourd’hui ou au dix-septième siècle, mais c’est possible d’y trouver son origine. Le fait qu’un concept n’ait pas encore été nommé dans une certaine période historique ne permet pas de conclure que ce concept n’existait pas à cette époque. En revanche, une telle étude est indispensable pour aller au-delà d’une différence nominale en tant qu’il n’y a pas de division du travail en grec ancien, il y a séparation des travaux. Bien que le terme la division du travail ne se situe pas dans le texte que nous examinons ; il est possible de révéler la division du travail en l’interprétant. Supposons que la conclusion d’une étude soit qu’il y a une différence catégorique entre les deux dénominations. Il n’y a qu’une différence nominale entre ces deux conclusions suivantes : il y a une différence catégorique entre la division du travail et la séparation des travaux et il y a une différence catégorique entre la division du travail en grec ancien et la division du travail. Par conséquent, nous pouvons risquer de commettre une erreur de dénomination d’une notion en ce niveau.
Le cœur de question de division du travail se trouve dans le septième chapitre de l’Economique. Socrate raconte sa rencontre avec Ischomaque qui est nommé comme un homme bien (καλός κάγαθός) c’est-à-dire un bon « économiste ». Ainsi, Ischomaque s’implique-t-il dans le dialogue à travers la narration de Socrate. Il semble rester les bras croisés, contrairement à ses habitudes, sous le portique de Zeus Eleutherios. Dans sa routine habituelle, il n’arrête pas de faire quelque chose dans l’agora, il est toujours occupé. Socrate demande où il passe son temps et ce qu’il fait quand il ne l’est pas. Il ajoute qu’il était curieux de savoir ce qu’il faisait pour être un homme bien (καλός κάγαθός) et qu’il pensait probablement que Ischomaque n’était pas enfermé à la maison (ἔνδον)56. Cette question de Socrate sur le lieu et l’occupation nous ouvre une porte pour trouver notre sujet dans la maison de Xénophon. Ischomaque affirme à Socrate qu’il ne reste pas toujours à la maison (οὐδαμῶς ἔνδον διατρίβω)57 et il ajoute que sa femme, à elle seule, est très capable de diriger les affaires domestiques58. Socrate demande comment sa femme a appris à les diriger, et Ischomaque commence à raconter la formation et de l’histoire sa femme en transmettant son
56 Xénophon, Économique…, VII.2, p. 59.
57 Ibid.
58 τά γε ἐν τῇ οἰκίᾳ μου πάνυ καὶ αὐτὴ ἡ γυνή ἐστιν ἱκανὴ διοικεῖν
Ibid., VII.3, p. 59.
Seçkin, A. Y. (2023). La division du travail dans l’histoire de la philosophie. Paradigma Akademi. p. 60.
dialogue avec elle. Ce dialogue comprend les raisons pour lesquelles les deux se sont réunis et ce que leurs parents leur recommandent. En quelque sorte, c’est la transmission de la tradition familiale basée sur l’accroissement de leur maison (οίκος). Sa femme demande à lui ce qu’elle doit faire pour aider cet accroissement. Ce sont les travaux approuvés par la coutume et les travaux auxquels elle est rendue naturellement capable par les dieux. Ischomaque explique ces choses en matière de deux principes : le premier, est de faire de son mieux, ensuite, le principe selon lequel les travaux ne devraient pas avoir plus d’importance que l’autre. Selon Ischomaque, les dieux ont couplé les hommes et les femmes, comme on les appelle, principalement afin de former un partenariat mutuellement parfait. Il énumère trois raisons principales à cela : premièrement, avoir des enfants pour la survie de la race humaine, deuxièmement, lorsque les gens vieillissent, ces enfants prennent soin d’eux-mêmes, et troisièmement, les gens ont besoin d’un abri (στεγνόν)59 parce qu’ils ne peuvent pas vivre en plein air comme des animaux. Ischomauqe donne une explication à cette troisième. Pourtant, même si les gens vivent dans l’abri, des travaux en plein air (« labourer une jachère, semer, planter, faire paître le bétail »,60 etc..), ils sont nécessaires pour avoir des provisions. Il faut également quelqu’un pour garder ces provisions et « exécuter les travaux qui doivent se faire à l’abri »61 . Dans cet abri ; les nouveau-nés sont nourris, la farine est préparée à partir des céréales et les vêtements sont confectionnés par la laine. Ainsi les travaux sont-ils divisés comme ceux de la maison et ceux du dehors 62. Sans oublier les deux principes évoqués précédemment par Ischomaque, les travaux intérieurs et extérieurs sont adaptés dans ce même ordre à la nature de la femme et de l’homme par la divinité. Après cette section du chapitre, Ischomaque explique quelle est la nature des hommes et des femmes, quelle est la raison pour qu’ils soient aptes à ces travaux et comment leur union en un couple est plus utile en raison de leurs différentes dispositions naturelles. Avant d’expliquer comment cela fonctionne avec la métaphore de la reine des abeilles et de passer à la tâche de chacun et à la question de la gestion, il conclut ses explications comme suit : Enfin, la coutume déclare convenables
59 Ibid., VII.20-21, p. 62.
60 Ibid., VII.20.
61 Ibid., VII.21.
62 ἔργων […] τά […] ἔνδον καὶ τὰ ἔξω
Ibid., VII.22.
Seçkin, A. Y. (2023). La division du travail dans l’histoire de la philosophie. Paradigma Akademi. p. 61.
les occupations pour lesquelles la divinité a donné à chacun le plus de capacités naturelles. Pour la femme, il est plus convenable de rester à la maison que de passer son temps dehors, et il l’est moins pour l’homme de rester à la maison que de s’occuper des travaux à l’extérieur.63
Nous avons trouvé la maison d’Ischomaque dans le discours de Socrate en visitant la maison de Xénophon. Lorsque Socrate décrit leur rencontre avec lui, il lui demande la raison pour laquelle il est appelé « un homme bien » par cette question : « dis-je, au nom des dieux, où passes-tu ton temps et que fais-tu ? ». Cette question a beaucoup de traces du style socratique parce que le sujet traité est désormais le lieu et les travaux. Donc, la réponse impliquera le lieu et les travaux. Et cela s’entend, Ischomaque divise le travail (les travaux) comme le travail à l’intérieur et le travail à l’extérieur. L’intérieur signifie les travaux de la maison (ἔργων τά ἔνδον) comme nous les avons auparavant énumérés. Si nous allons parler de division du travail dans ce texte, nous pouvons dire que cette division du travail se fait avant tout en fonction de lieu du travail. C’est juste après que les travaux sont attribués à l’homme ou à la femme par rapport à ses lieux. Autrement dit, il révèle une division du travail selon leurs lieux et selon cette division, qui s’occupera des travaux est déterminé. Dans le cas d’Ischomaque, c’est sa femme ou lui-même. La raison pour laquelle il s’appelle un homme bien est que sa femme est très capable de diriger les affaires domestiques parce qu’il peut donc s’occuper des affaires extérieures.
Il y a trois points essentiels qui nous semblent importants, s’ils sont mal compris, le cours de notre visite entière peut changer :
Premièrement, c’est le point qui fait aussi du thème principal du dialogue l’art de la gestion parce que depuis le tout début Xénophon ne fait pas intervenir des affaires elles-mêmes ; ce dont il parle c’est la gestion des affaires et en ce sens, c’est le domaine de responsabilité attribué à sa femme ou à lui-même. Le mot γυνή signifie femme, épouse ; et il se présente sous la forme d’un nom singulier. Tout au long du discours d’Ischomaque, toutes les utilisations de ce mot sont singulières. Par l’intermédiaire de ce mot, il se réfère plutôt à sa propre femme. D’autres usages sont toujours dans le discours de la divinité ou la coutume. « Enfin la coutume déclare convenables les occupations pour lesquelles la divinité a donné à chacun le plus de capacités
63 Ibid., VII.30, p. 64.
Seçkin, A. Y. (2023). La division du travail dans l’histoire de la philosophie. Paradigma Akademi. p. 62.
naturelles. »64 Sur la base de cette coutume, Ischomaque affirme que « la femme » est mieux adaptée au travail intérieur. Il l’exprime exactement comme suit : Pour la femme, il est plus convenable de rester à la maison que de passer son temps dehors, et il l’est moins pour l’homme de rester à la maison que de s’occuper des travaux à l’extérieur 65
Il poursuit en expliquant pourquoi les hommes et les femmes ont été créés par la divinité dans leur corps et leur âme pour chacun d’eux conformément aux travaux du dehors ou de la maison. Si nous comprenons que sa femme ou lui-même sont attribués à faire des affaires elles-mêmes, nous exclurons complètement les esclaves. Le discours d’Ischomaque contient uniquement une forme plurielle de même racine du mot γυνή dans la phrase suivante : ἔδειξα δὲ καὶ τὴν γυναικωνῖτιν αὐτῇ66 et la traduction de Chantraine comme suit : « Je lui ai fait voir aussi l’appartement des femmes »67. Le mot γυναικωνῖτιν signifie l’appartement des femmes, c’est l’endroit où les femmes esclaves dorment. Il est séparé de l’appartement des hommes (ἀνδρωνίτιδος) par une clé fermée pour éviter que les esclaves n’aient des enfants sans permission. L’une des tâches sur laquelle sa femme doit faire attention en ce qui concerne l’ordre de la maison est que les femmes esclaves et les hommes esclaves dorment séparément.68 Mais quels types d’esclaves sont mentionnés ici ? Les hommes de haut statut ne pourraient pas se consacrer à la gestion de leurs propres domaines et autres affaires : leur style de vie rend cela impossible dans la Grèce antique où il y a plusieurs types d’esclaves. Donc, il y a plusieurs mots pour définir l’esclave.69 La phrase contient le mot « οἰκέται » qui signifie les habitants d’une maison : qui fait partie de la famille et domestiques, serviteurs. Le rôle des serviteurs (οἰκέτης) n’est pas aussi évident que le rôle des esclaves dans l’agriculture, mais nous ne pouvons pas ignorer le rôle de ces esclaves domestiques. De plus, il est difficile de dire qu’ils ne sont pas les membres de la famille, mais font partie de la propriété du ménage.
64 Ibid., VII.30, p. 64.
65 τῇ μὲν γὰρ γυναικὶ κάλλιον ἔνδον μένειν ἢ θυραυλεῖν, τῷ δὲ ἀνδρὶ αἴσχιον ἔνδον μένειν ἢ τῶν ἔξω ἐπιμελεῖσθαι.
Ibid.
66 Ibid., IX.5, p. 73.
67 Ibid.
68 Ibid., IX.5, p. 73.
69 « διάκονος » « οἰκέτας» « ἐργαστέον » « δοῦλος » « λάτρις »
Seçkin, A. Y. (2023). La division du travail dans l’histoire de la philosophie. Paradigma Akademi. p. 63.
Ainsi, pour l’essentiel, il n’est pas possible d’aborder les esclaves du point de vue de l’économie domestique, en insistant sur leur rôle dans l’agriculture. Le fait que les esclaves du ménage font partie de la famille est discutable ; mais il est évident que les serviteurs travaillent en étroite collaboration avec la maîtresse de maison. Quant aux autres esclaves, ne dorment-ils pas chez Ischomaque ? Les serviteurs dont le travail est au-dehors (ἐργαστέον) peuvent être en grande partie considérés comme les esclaves d’agriculture. Il nous semble qu’ils y dorment parce que la femme d’Ischomaque doit les faire partir pour aller au travail dans les champs. Ischomaque répond à la question de sa femme sur ses tâches qu’elle doit accomplir : « tu devras rester à la maison, faire partir tous ensemble ceux des serviteurs dont le travail est au-dehors ; il faudra surveiller ceux qui doivent travailler à la maison »70
La question qu’il y a des hommes esclaves travaillant dans cette maison nous donne deux conclusions possibles :
Si c’est affirmatif, après avoir divisé les travaux intérieurs et extérieurs, tout en attribuant ces travaux aux femmes et aux hommes, s’il parle de lui-même et de sa femme, Ischomaque évoque uniquement la gestion des affaires, pas à exécuter des affaires elles-mêmes. Toutes les tâches de sa femme sont liées à la gestion concernant la surveillance ou la commande… Il n’y a qu’une phrase où Ischomaque énumère quelques affaires pour sa femme comme « mouiller la pâte et à la pétrir, à secouer et à plier les vêtements et les couvertures »71, mais il les nomme comme un exercice (γυμνάσιον), pas comme un travail (ἔργον). Ils sont considérés comme un bon exercice qui lui fait manger avec plus de plaisir, qui lui permet se porter mieux, qui lui fait gagner véritablement un plus beau teint. Donc, s’il y a des hommes esclaves travaillant à l’intérieur et si la femme d’Ischomaque les dirige comme une maîtresse, le discours d’Ischomaque sur la disposition naturelle de la femme et de l’homme crée par la divinité et la coutume est uniquement valable pour les maîtres et les maîtresses. Ce discours n’implique pas les esclaves. Les hommes esclaves domestiques ne conviennent pas à ce discours divin ou les esclaves n’ont droit au sexe que pour avoir des enfants. Dans ces deux cas, l’existence des hommes esclaves
70 ἔνδον τε μένειν καὶ οἷς μὲν ἂν ἔξω τὸ ἔργον ᾖ τῶν οἰκετῶν, τούτους συνεκπέμπειν, οἷς δ᾽ ἂν ἔνδον ἔργον ἐργαστέον
Ibid., VII.35, p. 65.
71 Ibid., X.11, p. 78.
Seçkin, A. Y. (2023). La division du travail dans l’histoire de la philosophie. Paradigma Akademi. p. 64.
domestiques conduit à la conclusion suivante : la division du travail est faite par rapport au lieu du travail, la gestion des travaux est attribuée à la femme et l’homme par rapport à cette division. Par conséquent, c’est le domaine de responsabilité du travail qui est divisée entre la femme et l’homme. Si la gestion des travaux est considérée elle-même comme un travail, un seul travail est attribué un seul homme.
Si c’est négatif c’est-à-dire qu’il n’y a pas des hommes esclaves domestiques chez Ischomaque, après avoir divisé les travaux intérieurs et extérieurs, tout en attribuant ces travaux aux femmes et aux hommes, s’il veut dire à la fois maîtres et esclaves ; la division du travail se fait selon les lieux des travaux et selon ces lieux les travaux sont attribués aux femmes et aux hommes. Donc, la division du travail forme une relation nécessaire entre le travail et le sexe de quelqu’un qui travaille. Si le travail est à l’extérieur, les hommes le font et le dirigent et s’il est à l’intérieur, les femmes le font et le dirigent. Si nous pensons par les deux principes d’Ischomaque (les travaux ne devraient pas avoir plus d’importance que l’autre et il faut faire de son mieux) pour former un partenariat mutuellement parfait., nous pouvons dire qu’en termes de division du travail, Xénophon a essayé d’expliquer par la voix d’Ischomaque ce que cela devrait être et ce qui est parfait.
En seconde, les trois raisons pour accouplement divin des hommes et des femmes sont énumérées auparavant comme suivants : premièrement, avoir des enfants pour la survie de la race humaine, deuxièmement, lorsque les gens vieillissent, ces enfants prennent soin d’eux-mêmes, et troisièmement, les gens ont besoin d’un abri parce qu’ils ne peuvent pas vivre en plein air comme des animaux. Les deux raisons premières impliquent que le besoin humain pour l’homme est direct. Pourtant pour la troisième, l’homme a besoin de quelque chose d’autre que l’humain. Le besoin d’un abri (στεγνόν)72 (le mot plutôt se réfère à l’étanchéité dans le texte) dépend de conserver les provisions qui sont le résultat des travaux de plein air. Il fournit un endroit sec aux hommes pour la production des vêtements et de farine. De plus, à partir du sujet de besoin d’un abri, le discours d’Ischomaque contient la division du travail comme l’intérieur et l’extérieur (τὰ ἔνδον ἔργα et τὰ ἔξω ἔργα).
72 Ibid., VII.20-21, p. 62.
Seçkin, A. Y. (2023). La division du travail dans l’histoire de la philosophie. Paradigma Akademi. p. 65.
Troisièmement et finalement, il faut préciser les limites qui déterminent où est l’intérieur ou l’extérieur. La division du travail est faite par rapport au lieu du travail : mais, selon quoi, ils sont divisés en intérieur et à l’extérieur ? Chez Xénophon, la langue parlée dans la maison de Xénophon est le grec ancien. Nous y trouvons un geste de la subtilité des Grecs. Quant à la maison (οίκος), il n’utilise jamais une expression qui signifie l’extérieur ou l’intérieur. Cette pensée est bien étrange à lui. La maison (οίκος) est définie explicitement par Socrate comme suivant : « La « maison » nous apparaissait comme étant tout ce qu’on possède et nous avons défini comme « possession » ce qui est avantageux pour faire vivre chacun ; enfin, nous avons découvert qu’était avantageux tout ce dont on savait bien user. »73
5. La distinction des mots οίκος et οἰκίᾳ
La maison (οίκος) signifie évidemment la possession. Donc, bien que la répétition soit ennuyeuse, nous l’avons mentionnée chaque fois entre parenthèses si la maison est l’équivalent du mot oikos. À ce sujet, la partie du dialogue qui nécessite une lecture plus attentive est la suivante :
La coutume (dit-il) confirme ce principe en unissant l’homme et la femme; comme la divinité en fait des associés pour avoir des enfants, l’usage a les associe pour mener la maison. Enfin, la coutume déclare « convenables les occupations pour lesquelles la divinité a « donné à chacun le plus de capacités naturelles. Pour la femme, il est plus convenable de rester à la maison que de passer son temps dehors, et il l’est moins pour l’homme de rester à la maison que de s’occuper des travaux à l’extérieur.74
73 οἶκος δ᾽ ἡμῖν ἐφαίνετο ὅπερ κτῆσις ἡ σύμπασα, κτῆσιν δὲ τοῦτο ἔφαμεν εἶναι ὅ τι ἑκάστῳ εἴη ὠφέλιμον εἰς τὸν βίον, ὠφέλιμα δὲ ὄντα ηὑρίσκετο πάντα ὁπόσοις τις ἐπίσταιτο χρῆσθαι.
Ibid., VI.4, p. 56.
74 συνεπαινεῖ δέ, ἔφη φάναι, καὶ ὁ νόμος αὐτά, συζευγνὺς ἄνδρα καὶ γυναῖκα: καὶ κοινωνοὺς ὥσπερ τῶν τέκνων ὁ θεὸς ἐποίησεν, οὕτω καὶ ὁ νόμος <τοῦ οἴκου> κοινωνοὺς καθίστησι. καὶ καλὰ δὲ εἶναι ὁ νόμος ἀποδείκνυσιν <ἃ> καὶ ὁ θεὸς ἔφυσεν ἑκάτερον μᾶλλον δύνασθαι. τῇ μὲν γὰρ γυναικὶ κάλλιον ἔνδον μένειν ἢ θυραυλεῖν, τῷ δὲ ἀνδρὶ αἴσχιον ἔνδον μένειν ἢ τῶν ἔξω ἐπιμελεῖσθαι.
Ibid., VII.30, p. 64.
Seçkin, A. Y. (2023). La division du travail dans l’histoire de la philosophie. Paradigma Akademi. p. 66.
Si nous lisons négligemment la traduction du texte, nous pouvons tomber facilement dans l’erreur. Le sujet qui consiste à savoir si on est à l’intérieur ou à l’extérieur commence beaucoup plus avant que la section 30 du chapitre 7. Ce terme commence par le besoin d’abri dans la section [20 du même chapitre. Dès cette section, les expressions τὰ ἔνδον ἔργα et τὰ ἔξω ἔργα conservent toujours la consistance. L’accouplement divin des hommes et des femmes conserve pareillement la consistance, quand il s’agit de ce sujet, il vise toujours οίκος c’est-à-dire la possession. Le premier usage du mot ἔνδον dans cette phrase suivante de Socrate, quand il pose une question sur le lieu et l’occupation d’Ischomaque et il n’y a aucun lien avec οίκος : « en tout cas tu ne passes pas tout ton temps enfermé à la maison, à voir ton air de santé on ne le croirait pas »75
La section suivante de ci-dessus également finie par le même usage du mot ἔνδον : « Pour en revenir à ta question, dit-il, Socrate, je ne reste pas du tout à la maison. Car, ajoute-t-il, pour les affaires domestiques, ma femme, à elle seule, est très capable de les diriger. »76
La dernière phrase est un très bon exemple pour la subtilité grecque. Parce que Xénophon utilise le mot οἰκίᾳ, pas οίκος, quand Ischomaque explique comment il ne reste pas du tout à l’intérieur (ἔνδον). Pour en revenir à la question de οίκος dans le tout début du dialogue, nous pouvons trouver clairement la différence entre οἰκίᾳ et οίκος dans le dialogue entre Socrate et Critobule :
Mais une « maison », qu’entendons-nous par là ? L’identi-fions-nous donc avec l’habitation, ou bien est-ce que tout ce que l’on possède en dehors de l’habitation appartient encore à la « maison » ? Il me semble en tout cas, dit Critobule, que toute propriété que l’on possède en dehors de l’habitation fait encore
75 ἐπεὶ οὐκ ἔνδον γε διατρίβεις οὐδὲ τοιαύτη σου ἡ ἕξις τοῦ σώματος καταφαίνεται.
Ibid., VII.2, p. 59.
76 ἐγὼ μὲν τοίνυν, ἔφη, ὦ Σώκρατες, ὅ με ἐπήρου, οὐδαμῶς ἔνδον διατρίβω. καὶ γὰρ δή, ἔφη, τά γε ἐν τῇ οἰκίᾳ μου πάνυ καὶ αὐτὴ ἡ γυνή ἐστιν ἱκανὴ διοικεῖν.
Ibid., VII.3.
Seçkin, A. Y. (2023). La division du travail dans l’histoire de la philosophie. Paradigma Akademi. p. 67.
partie de la « maison », même située hors de la ville du proprié-taire.77
Le mot οἰκίᾳ est surtout utilisé pour l’habitation et le mot οίκος est pour la possession. Par conséquent, toutes les expressions traduites en français par «la maison » ne sont pas équivalentes à οίκος. La conservation de consistance dans le choix des mots n’est peut-être pas essentielle pour le traducteur, mais c’est nous qui devons être attentifs à une telle nuance, sinon la division du travail devient complètement incompréhensible. Si nous pensons par cette définition de οίκος, les champs devaient être inclus dans la maison (οίκος) et il faut attribuer les travaux de plein air (labourer une jachère, semer, planter, faire paître le bétail, etc.)78 aux femmes comme les travaux de la maison. Selon Xénophon, cette attribution est clairement et distinctement invalide. De plus, il faut rappeler que la femme d’Ischomaque doit faire partir tous ensemble ceux des serviteurs dont le travail est au-dehors.79 Donc, les esclaves travaillent en dehors, mais ils sont dans la maison (οίκος) selon la définition de la maison, quoique c’est l’abri qui est la référence textuellement correcte à la discussion de l’intérieur et de l’extérieur de ce qui est, il n’y a aucune raison de prétendre de dire qu’ils vont à l’extérieur de οἰκίᾳ soit inapproprié.
Ainsi, nous avons visité une maison dans le lieu de naissance de la philosophie où nous pouvons trouver les premières traces de la division du travail et servir de point de commencement pour tracer une ligne historique.
77 οἶκος δὲ δὴ τί δοκεῖ ἡμῖν εἶναι; ἆρα ὅπερ οἰκία, ἢ καὶ ὅσα τις ἔξω τῆς οἰκίας κέκτηται, πάντα τοῦ οἴκου ταῦτά ἐστιν. ἐμοὶ γοῦν, ἔφη ὁ Κριτόβουλος, δοκεῖ, καὶ εἰ μηδ᾽ ἐν τῇ αὐτῇ πόλει εἴη τῷ κεκτημένῳ, πάντα τοῦ οἴκου εἶναι ὅσα τις κέκτηται.
Ibid., I.5, p. 33.
78 Ibid., VII.20, p. 62.
79 Ibid., VII.35, p. 65.